aveugle et sourde
Le 3 Mars 1886, alors qu’elle est coupée du monde depuis quatre ans déjà, ses parents font appel à Ann Sullivan de la Perkins School for the Blind, à Boston.
La première entreprise de cette éducatrice partiellement aveugle est d'isoler davantage la petite fille du monde qui les entoure afin de faire table rase et de la guérir de "ses caprices". Afin de percer les ténèbres d'Helen, Ann va faire preuve d'une très grande patience, de compréhension et d'amour, sans jamais céder aux affres de ses colères. Elle dompte ainsi la petite sauvage en manque de discipline et qui devient en deux semaines beaucoup plus calme et posée.
Alors toutes deux isolées dans une grange familiale, Ann va s'appliquer peu à peu à percer les murs de non communication que la maladie avait érigés autour de la petite fille en lui tapant des signes dans la paume de la main. Helen, qui est par ailleurs une enfant très vive en dépit de son handicap et de son isolation, apprend vite ces tapotements mais sans en comprendre le sens.
Il faudra quelque temps à Ann pour comprendre que l'absence de communication d'Helen par le tapotement est du au fait que la petite fille ne comprend pas le sens de ce tapotement. Ce jour là, Ann emmène Helen près d'une eau courante et lui tape le mot "w-a-t-e-r" (eau en anglais) tout en lui maintenant la main sous l'eau. Les ténèbres s'ouvrent alors brusquement pour la petite fille qui comprend que c'est de la "w-a-t-e-r" qu'elle sent couler sur sa main et que les tapotements sont donc des mots qui expriment les choses qu'elle touchait et sentait jusque là sans le savoir. Dés lors, Helen ne s’arrêtera plus d’apprendre, de comprendre, de parler et de défendre la cause des handicapés, de la femme et de tous les autres opprimés.
L'éducation d'Helen passe ainsi par l’apprentissage du braille et du langage des signes et même à la parole, et en 1904 Helen devient la première personne handicapée à obtenir un diplôme.